Les corps vivants, les chairs communiquent sans avoir besoin d’un langage. (Fabienne Martin-Juchat, L'aventure du corps, page 20)
Entre le verbal et le non-verbal, il existe une pluralité de voix et de formes, une pluralité d'interprétations corporelles. Comment démêler l'interne de l'externe, mettre en scène nos images et nos réalités corporelles ?
Qu'arrive-t-il à notre corps lorsque nous dansons librement, quel est le lien avec les autres corps ?
Le mouvement est une sensation physique, une émotion, une pensée. Avec la médiation technologique, nous redéfinissons ce qui nous met en mouvement. Quelle est la bonne place pour la technologie ?
The body matters est une mise en scène performative et participative inspirée du livre L'aventure du corps. La communication corporelle, une voie vers l'émancipation, écrit en 2020 par Fabienne Martin-Juchat, anthropologue de la communication corporelle et émotionnelle, et docteure en sciences du langage. Les 12 chapitres du livre proposent différentes observations sur le rôle du corps pour l'homme contemporain, et nous font réfléchir sur la nécessité d'une évolution du point de vue structurel de la société, et de l'intégration des pratiques somatiques dans les domaines de l'éducation et de la santé dans la sphère publique.
Le projet représente des points clés extraits de chaque chapitre du livre, et se présente sous la forme d’une création originale de danse contemporaine, où l'œuvre finale se nourrit d’éléments naturels et numériques, et tout ce que le public peut apporter spontanément à des moments d'interaction. Dans le but de stimuler une expression corporelle réparatrice, produit d'une rencontre entre corps et environnement, l‘œuvre réunit artistes et chercheurs pour consolider une collaboration entre art, recherche et pratique expérimentale.
Cinq interprètes dirigent le public dans une expérience de durée variable où le temps réel et le temps fictif se croisent et se soutiennent l'un l'autre. La performance commence dans un espace circonscrit qui est immédiatement habité à la fois par les danseuses et danseurs et le public, qui peuvent se déplacer librement. Les interprètes élargissent la dimension de cet espace en augmentant l'amplitude de leurs déplacements. Le public est invité à être danseur lui aussi, de la manière qu'il souhaite, ou être un spectateur observateur. La proposition artistique invite à être traversée, manipulée, voire perturbée. Elle n'appartient plus aux artistes, mais au public lui-même, qui doit s'organiser.
La présence de la technologie se fait remarquer par l'utilisation de montres connectées, aujourd'hui une pratique courante dans le domaine de la santé, et témoins de la manière dont chacun.e est capable d'accéder à des données invisibles sur son corps vivant.
En collaboration avec ZEIT/GEIST (Stuttgart / Berlin) et Université Grenoble Alpes - ANR Labcom MeetUX.